Les fables en lien avec "Les interactions lecture-écriture" de Yves Reuter
En 1970, le genre littéraire a été remis en question. Il a ensuite à nouveau été considéré par les spécialistes jusqu’à aujourd’hui. Il est difficile de définir le genre littéraire car la littérature est un domaine dans lequel l’objet utilisé pour transmettre une information, une idée, etc, est l’écriture et la langue. En peinture, il est plus aisé de définir le genre artistique car on peut se baser sur les matériaux utilisés, les couleurs, les formes etc. (Reuter, 1993, pp. 264).
Selon M. Bakhtine, le genre littéraire est indispensable à la bonne compréhension d’un texte. Il explique que depuis que l’on apprend, écrit, écoute la langue, on « moule » nos connaissances et nouvelles acquisitions linguistiques dans des genres définis (polars, essais, nouvelles, romans, autobiographies, fables…). Cela permet aux interlocuteurs de situer le genre dans lequel ils parlent, écrivent, lisent et de se comprendre. Le genre évite donc les incompréhensions et les asymétries (Reuter, 1993, pp. 269).
Les textes peuvent être répartis en genres (romans, fables, articles scientifiques) et en types (narratifs, explicatifs, descriptifs, argumentatifs). Il est à ajouter qu‘un genre peut contenir différents types de textes. Un article de journal peut être narratif, descriptif ou explicatif par exemple. La fable est un genre de texte de type narratif.
Dans l’enseignement, le genre a aussi son importance. Une expérience a montré que des enfants qui avaient été entraînés à lire des fables étaient capables d’anticiper la fin d’une fable. Ils montraient aussi plus d’enthousiasme à lire d’autres fables que les enfants qui n’avaient pas été spécifiquement entraînés à la lecture de ce genre littéraire. (Reuter, 1993, pp. 271) Donc plus globalement, le genre permet aux enfants de se faire une image, de se construire un cadre clair d’un même groupe de textes similaires. Cela lui permet d’anticiper l’issue d’histoires, de contes, de fables etc. Ce cadre attise aussi une curiosité pour découvrir d’autres textes de ce même genre. Nous avons choisi la fable comme genre textuel. En lisant quelques fables et en faisant ressortir la structure et les caractéristiques propres au genre de la fable avec les enfants, il sera de plus en plus facile d’aborder d’autres fables. Les enfants, curieux, se poseront alors des questions comme « et cette fable, quelle est sa morale? ». Ils auront certainement l’envie d’en découvrir d’avantages.
Il faut tout de même être attentif à ne pas lire uniquement des textes issus d’un ou de quelques genres et ce aussi à l’école. On a tendance à donner trop d’importance à certains genres (conte, fable, …) car on croit qu’ils sont les uniques genres abordables à l’école. Or, entraîner la lecture de plusieurs genres différents (fait divers, roman historique, poème, article scientifique vulgarisé…) permet une ouverture d’esprit et une envie de lire d’autres œuvres appartenant à divers genres (Reuter, 1993, pp. 272). Lire différents genres permet aussi de faciliter la lecture d’anciens textes appartenant au même genre (Reuter, 1993, pp. 276).
Le schéma du double renversement de Vandendorpe (Vandendorpe, 1989; Canvat, Vandendorpe 1993) illustre parfaitement la fable de La Fontaine, Le lièvre et la tortue. Dans celle-ci, l’état initial est le suivant : le lièvre pense gagner la course contre la tortue. Au cours de la première lecture, tout le monde croit à la victoire du lièvre. Or, le contraire survient et la tortue prend la première place. Nous apercevons donc que l’état initial est inversé et que le double renversement est présent dans notre fable!
Un magnifique exemple de ce type de renversement est le match Suisse-France de l'Euro 2021: voici un petit rappel!
Les tortues de compète!
Bibliographie
Livres:
Romian, H. (1996). Les interactions lecture-écriture. Actes du colloque Théodile-Crel (Lille, novembre 1993), réunis et présentés par Yves Reuter. Collection Exploration, 1994. Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle, 14(1), 232-236.
Canvat, K., & Vandendorpe, C. (1993). La fable: vade-mecum pour le professeur de français. D. Hatier.
Vandendorpe, C. (1989). Apprendre à lire des fables: une approche sémio-cognitive. Le Préambule.
- Penalty Suisse-France: https://theconversation.com/tirs-au-but-la-france-aurait-elle-eu-plus-de-chances-de-battre-la-suisse-en-tirant-en-premier-163583
Bonjour, les tortues de compète ! Avant de commenter votre article je tenais à vous dire que la mise en page de votre blog donne envie de lire les articles qui s’y trouvent. Votre présentation est très accrocheuse et je me réjouis de vous lire. Je ne vais pas vous cacher que l’image m’a également intriguée. Pourquoi donc ont-ils choisi une image de foot pour parler des fables ?
RépondreSupprimerMais maintenant passons à votre article !
Votre article est très intéressant à lire. Tout d’abord la mise en page est assez aérée et de ce fait ne nous décourage pas à tout lire. Je suis une personne qui n’aime pas les textes trop longs et trop indigestes. Le votre me plaît bien de ce côté-là. J’ai, à la fin de ma lecture, pu comprendre le choix de l’image du gardien de but et je trouve que d’avoir illustrer vos propos avec cette situation-là qu’on a tous vécu, nous fait encore mieux comprendre l’exemple du schéma du double renversement. Le caractère visuel de cet exemple m’a aidé à mémoriser ce terme et je ne vais pas l’oublier de sitôt.
Les liens que vous faites entre l’article de Yves Reuter et votre genre de texte sont clairs et compréhensibles.
Si j’avais un commentaire à faire sur une chose à améliorer je dirais qu’il faudrait préciser d’avantage la première phrase de votre texte « en 1970, le genre littéraire à été remis en question ». Vous pourriez peut-être nous expliquer pourquoi, à cause de quoi, comment, par quel questionnement… Mais sinon tout est clair pour moi et je recommanderai volontiers votre blog à mes amis de la HEP.
Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’à l’école on entraîne beaucoup les genres comme la fable ou le conte. Moi-même j’ai l’impression de n’avoir appris que cela durant mon école primaire. Je n’ai pas souvenir d’avoir beaucoup étudié le fait divers ou encore les poèmes. Cela nous donne donc un futur conseil lorsque nous serons des enseignants. Il faudra veiller à ne pas se concentrer que sur ces genres-là mais plutôt à varier nos genres et nos cours.
Léa Lehmann, 1.3F
Bonjour les tortues de compète,
RépondreSupprimerTout d’abord, je tenais à souligner le design épuré et très lisible de votre blog. Il donne envie de le découvrir, bravo !
Concernant votre article sur “Les fables en lien avec "Les interactions lecture-écriture" de Yves Reuter”, le fait d’avoir cité cette étude sur le genre littéraire et les facilités des enfants étaient très intéressante et donne beaucoup de sens à ce que vous dites par la suite.
C’est vrai que l’école s’attarde beaucoup sur les contes en classe, surtout dans les classes d’enfants plus jeunes. Et je pense que votre réflexion sur le fait de faire découvrir d’autres genres littéraires aux élèves est tout à fait fondée. Mais vous, comment feriez-vous concrètement pour introduire ces autres genres dans vos futurs classes, je pense que c’est aussi important d’en abordé le sujet car seulement dire que c’est comme ça et qu’il faudrait faire comme ça ne nous donne pas plus de pistes à nous, futurs enseignants en devenir. Je me demandais également si vous aviez pu vous rendre compte de ce que vous avancé dans vos stages ou si après la rédaction de votre article, vous vous êtes rendu compte de cela dans vos classes ou même de manière personnelle. Et si vous aviez des degrés différents vous auriez pu comparer ou voir si les enfants étaient plus conditionnés aux contes par exemple.
Sinon, je pense qu’il aurait fallu faire un lien plus concret entre votre partie sur le genre littéraire et le schéma de double renversement, peut être en expliquant plus clairement le schéma ou le lien entre les deux. Peut-être est-ce seulement moi, mais j’ai eu de la peine à faire le lien à la première lecture.
Cependant le lien avec votre fable est tout à fait compréhensible et nous aide vraiment à comprendre le principe de double renversement de Vanderlope. Enfin faire le lien avec un événement réel tel que le football était une bonne idée. Le fait d’avoir une image de football en premier temps lors de la lecture de votre blog semble peut-être un peu bizarre au début. On ne comprend pas trop le lien avant la fin de votre article. Mais on pourrait dire que cela fait une très bonne accroche pour nous encourager à découvrir le lien entre votre article, votre fable et le foot.
Je vous remercie pour la qualité de ce que j’ai pu lire sur votre blog.
Bien à vous,
Lara Kart 1.2F